Diabète sucré
Mode d'action
Le diabète sucré correspond à un défaut de la boucle de régulation de l’insuline/glucose donc à une incapacité à réguler la glycémie, en particulier à lutter contre l’état d’hyperglycémie auquel l’organisme est exposé après chaque repas, conduisant à un état d'hyperglycémie permanente par insuffisance quantitative en insuline. Il peut être caractérisé par deux choses : une insuffisance de la quantité d'insuline produite et/ou un défaut d'action de l'insuline.
2 complication majeures :
Diabète acéto-cétosique DAC
Hyperosmolar hyperglycemic syndrome
L'insuline est une hormone hypoglycémiante ou plutôt anti-hyperglycémiante. C'est la seule à avoir cette propriété. Elle est sécrétée par les cellules β des ilots de Langherans (pancréas) lorsqu'il y a augmentation de la glycémie ou plus simplement lors du passage d'un bolus alimentaire.
Elle va alors avoir plusieurs actions :
- Induire le stockage du glucose sous forme de glycogène dans le foie - Inhiber la production de glucose, c'est-a-dire la néoglucogénèse et la glycogénolyse hépatique
- Favoriser l'utilisation du glucose par les tissus périphériques (les muscles notamment)
- Chacun de ces phénomènes aura pour but de retrouver un état euglycémique (glycémie normale).
Diabète de type 1
C’est un diabète caractérisé par une destruction de type immun des cellules β du pancréas (le plus souvent), et une insulinopénie primaire et permanente. Son origine est complexe multifactorielle :
- génétique. Races prédisposées :
- immunitaire,
- inflammatoire (conséquence d’une Pancréatite aigüe ou chronique récidivante).
C'est parfois la réalisation d'un acte qui peut le révéler, notamment l'administration de corticoïdes.
Dans 95% des cas c'est le diabète qui touche le chien
Diabète de type 2
Il se caractérise par un état de résistance aux effets de l’insuline au niveau de l’ensemble des cellules de l’organisme. L’insulinorésistance possède une composante génétique (un terrain favorable) et une composante environnementale : le déséquilibre entre un excès d’apports énergétiques et un mode de vie sédentaire (un chat d’appartement y est forcément prédisposé de par son activité canapé...) entraîne une diminution de la réponse à l’insuline (le couple insuline/récepteurs fonctionne mal). 80% des diabète du _CHAT
Ceci est aggravé par l’obésité et facteurs liés à l’insulinorésistance (glycémie subnormale et un excès d’acides gras libres dans le sang par lipo-mobilisation consécutives au déficit énergétique perçu). On aboutit à la dysfonction des cellules β : les cellules β des ilots de Langerhans, qui normalement sont censés « sentir » l’hyperglycémie et adapter la dose d’insuline sécrétée, ne sentent plus la glycémie et n’adaptent plus leur sécrétion d’insuline. Il y a ainsi une sécrétion trop importante d’insuline avec une insulinorésistance. Cette insulinorésistance augmente la néoglucogénèse, on a alors une surstimulation des cellules β de Langherans. Lorsque les cellules β produise de l’insuline, un excès de sécrétion de substances amyloïdes (amyline) dans le pancréas est observé également car elle co-sécrétée. Cette accumulation conduit à une glucotoxicité.
Comme il n’y a pas d’action en réponse à la production d’insuline, le pancréas en produit encore plus, et les cellules β s’épuisent : une amyloïdose pancréatique et une insulinopénie secondaire s’installe.
Epidémiologie
Chez le chien, la prévalence est de 0.1% mais augmente à 1% chez le chien de plus de 12 ans, il y a un pic à 7-9 ans et cela touche plus les femelles que les mâles.
Chez le chat, 0.4 à 2%, 95% des diabétiques ont plus de 5 ans, 50% des diabétiques ont plus de 10 ans et 75% des diabétiques sont des mâles.
Transmission/ Facteurs favorisants
- Tout ce qui va entrainer une diminution du nombre de récepteurs à l’insuline (corticothérapie corticoïdes, hypercorticisme, Pancréatite, infections …)
- Pour le chien uniquement, le cycle sexuel (dioestrus) et la lactation de psdeuo-gestation
Signes Cliniques
- #Symptome/urinaire/➕/polyurie (primaire) -> pertes electrolytiques. #Symptome/urinaire/➕/noctiurie
- #Symptome/comportement/polydipsie (secondaire à la polyurie)
- #Symptome/comportement/polyphagie (pour combler le manque de glucose)
- #Symptome/Etatgénéral/amaigrissement (par augmentation du catabolisme protéique) #Symptome/Etatgénéral/amaigrissement
- #Symptome/Etatgénéral/amyotrophie (par augmentation du catabolisme protéique)
- #Symptome/Etatgénéral/amaigrissement/pertegras (par augmentation du catabolisme lipidique)
- #Symptome/Etatgénéral/Embonpoint/obésité (chat)
- #Symptome/comportement/voleur -> a cause de la faim
- cataracte chez le chien (différent de la dégénérescence du cristallin) -> billatérale et irréversible
- Neuropathie diabétique -> #Symptome/neuro/plantigrade
- Infection du tractus urinaire
- #Symptome/digestif/hépatomégalie
Examen clinique
Diagnostic
Examens complémentaires
Biochimie :
- hyperglycémie (a jeun) avec glucotoxicité sur les cellules β
- A ne pas confondre avec l'hyperglycémie de stress chez le chat
- Augmentation ALAT, PAL, TGm cholesterol
- Dosage fructosamine chez le chat pour différencier du stress
- hypokaliémie -> en cas d’insuffisance d’efficacité du traitement, car l’hypokaliémie provoque une baisse de l’action de l’insuline.
- Bilan ionique : pour vérifier que la PuPd ne créer pas des déséquilibre electrolitiques
- Dosage insulinémie
Examen urinaire :
- une glucosurie à jeun (par saturation de la réabsorption tubulaire au-delà de 1.8 g/L)
- diagnostic différentiel -> insuffisance tubulaire mais dans ce cas pas d'hyperglycémie à jeun
- PuPd avec Densité urinaire normale (à cause du glucose)
- examen cyto-bacteriologique pour voir une infection urinaire
ophtalmologie :
- décollement rétinien
- Pression artérielle augmentée -> hypertension artérielle systémique
- cataracte
Traitement
Attention il existe un symport
Insuline-phosphore et insuline-potassium. Avant d'injecter de l'insuline, il faut donc s'assurer que les concentrations de ces deux ions sont suffisantes sous peine d'observer une Hypokaliémie ou une hypophosphatémie
Le diabète sucré peut être transitoire (1/3 des cas) chez le chat si un traitement par insulinothérapie est mis en place rapidement et est accompagné d’un traitement hygiénique adapté
- Alimentation riche en sucre lent pour éviter les pics de glycémie dans le sang
- Alimentation stable -> même alimentation chaque jour en même quantité
- Régularité des efforts.
- Propriétées de l'aliment :
- Pauvre en glucide ! Pour éviter de grande variation de glycémie
- Médium en graisse
- Réduit en sucres rapides
- Contient des fibres (chez le chien)
- Riche en protéines
- chez le chat (car il a une néoglucogenèse plus efficace)
- grande partie de l'énergie apportée par les protéines pour éviter que ce soit les glucides qui apportent cette énergie
- effet rassasiant des protéines
- 2 repas par jours pour le chien, 4 repas par jour pour chat obèse sinon libre
Se servir des recommandation faites par Sébastien Lefebvre dans ce pdf
Se servir du pdf listant les caractéristiques des aliments pour trouver l'aliment idéal pour le propriétaire. Les meilleurs étant selon moi :
- croquette : DECHRA Specific Vétérinaire CRD-1
- patée : Hill’s Prescription Diet r/d Canine humide
Choisir le type d'insuline
- Ce qui marche le mieux ce sont 2 injections par jour à la même heure
- Cependant dans l'AMM du Prozinc il est recommandé 1 injection par jour le matin donc se tourner vers cette option si le propriétaire est réticent sur l'observance.
- Nécessite de choisir une heure que le propriétaire peut réaliser même le weekend
- Ne pas secouer l'insuline, ça la casse
- En pratique
- Actrapide -> insuline a action rapide. Utile pour Diabète acéto-cétosique DAC. Elles ont une action en 30 min à 4h
- Caninsuline (AMM, insuline de porc, nécessite d'être calmement secouée avant utilisation) -> insuline intermédiaire : celle qu'on choisira.
- Prozinc ND (AMM, insuline de synthèse, faire rouler doucement le flacon), Glargine Lantus® (insuline humaine on se tournera vers elle si la prozinc n'a pas une action assez retard principe de la cascade), le Lévémir®.-> insuline retard
- Injection par voie sous-cutanée
- Dose de début :
- •0.3 UI/kg BID de glargine (lantus)
- •0,5 UI/kg BID prozinc et caninsuline
Des études rapportent une meilleure efficacité de la Prozinc par rapport à la caninsuline. On a encore peu de recul sur la glargine.
Identifier et traiter la cause de l'insulinorésistance
- Faire maigrir les obèses car l'obésité entraine une insulinorésistance
- Stériliser les femelles après un stabilisation de l'etat de l'animal (chienne)
- Traiter toutes les infections puis après rechercher des causes hormonales
Ajuster la dose d'insuline
Le Nadir c'est la moment ou la glycémie est la plus basse.
Il faut attendre 15 jours avant de faire une courbe de glycémie, le temps que le métabolisme de l'animal s'adapte a ce nouvel apport d'insuline.
- Expliquez les signes de l'hypoglycémie au propriétaire car ils peuvent être létales
- Glycémie au pic d’insulinémie (nadir) : CT = 4-6h / CN = 6-8h. On regarde si on a une hypoglycémie, si oui, on diminue d’environ 20% la dose d’insuline.
- Au bout de 10 jours l'animal est censé avoir prit un tout petit peu de poids
- Suivi de glycémie :
- Si hypo-glycémie régulière
- Injection avant que l'animal vienne à la clinique
- Alimentation à la maison car à la clinique l'animal ne mangera pas
- Augmenter la dose de 10% si on a besoin de changer. (sauf baisse de 20% si effet Somogyi)
- Nouveau contrôle à 20 jours
- Dosage des fructosamines à 2mois post-stabilisation : on veut avoir des fructosamines entre 350 à 450µg/L. En fonction du résultat, on ajuste la dose palier (10-20%) en faisant attention aux hypoglycémies.
- verifier la kaliémie
- Visite tous les 3 à 6 mois
Le but est de faire disparaître le signe de PuPd et d'éviter les hypoglycémies. Qu'on ne soit jamais <0,7 g/L mais plutôt être entre 1,2 et 2,5 g/L
Inutile d’augmenter la dose au dessus de 1UI/kg par injection : au-delà de cette dose, l’insulinorésistance devient trop importante pour que l’augmentation du traitement puisse être intéressante.
Recommandation propriétaire
- Ne pas secouer le flacon d’insuline trop fort n’a pas été donnée
•Recommandations hygiéniques propres au traitement du diabète -
Recommandation de marque de croquette
Autopsie
Stéatose hépatique
Histologie
Références :
Liens :
Métadonnées
MOC : _MEDECINE INTERNE _ALIMENTATION
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Tags : #Vetbrain🦊/Maladie
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Symptômes
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Fonction atteinte :
Date : 12-05-2022
Note N° 20220512173848